Des agents de la Caritas Congo Asbl s’expriment sur la gestion du paludisme

Kinshasa, le 25 avril 2025 (caritasdev.cd) : Quelques agents de la Caritas Congo Asbl se sont exprimés à l’occasion de la journée mondiale de la lutte contre le paludisme, célébrée le 25 avril de chaque année, sur la gestion de cette pathologie.
Monsieur Jonathan Selemani du Service d’urgence :
« Nous vivons dans un contexte qui nous prédispose au paludisme, en Afrique, mais surtout ici en RD au Congo. Avec tout ce qui se passe dans notre environnement, il est inévitable d’attraper cette maladie. J’en ai déjà souffert à plusieurs reprises. Ayant fait 4 ans de formation en médecine, je n’ai pas forcément besoin d’aller à l’hôpital pour confirmer qu’il s’agit du Paludisme. Je sais reconnaître les symptômes et même comment me prendre en charge. Bien que l’automédication ne soit pas à encourager, si le paludisme n’est pas avancé, je fais un traitement préventif. Pour ma part, je préfère plus l’utilisation des crèmes anti moustiques. S’il le faut, je peux dormir sous moustiquaires ; mais, généralement j’assainis le milieu où je vis, je trouve la moustiquaire gênante. »
Pour Madame Generose, Responsable du Centre d’accueil Caritas
Les maladies qui reviennent des temps à autres sont la malaria, la typhoïde et la diarrhée, souvent pour les enfants ; car ils jouent avec le sable, sans se laver les mains. Pour les enfants, nous allons à l’hôpital pour des analyses plus approfondies. Mais, nous les adultes, on se néglige un peu, soit on prend des calmants. Comme nous vivons dans un environnement mal propre, il faut de campagne de sensibilisation et de vulgarisation afin de l’assainir . Nous nous protègeons avec les moustiquaires la nuit, mais toute la journée nous sommes exposés ".
Mama Lydie, du Centre d’accueil Caritas
Plusieurs fois, j’ai souffert de la malaria. Ici à Kinshasa, c’est difficile d’échapper à cette maladie, surtout pendant la saison des pluies.
Souvent on sent d’abord les symptômes — frissons, fièvre, mal de tête... Et parfois, on va directement acheter les médicaments. Mais quand c’est trop fort ou ça persiste, on va faire les tests à l’hôpital pour être sûr et vite commencer le traitement. Si c’est un enfant, on va à l’hôpital. Sinon, les adultes prennent souvent des comprimés comme la quinine, la Doxycycline, etc. Et on fait attention à bien se reposer, boire beaucoup d’eau, et surveiller l’évolution.
On essaie aussi de dormir sous les moustiquaires imprégnées, surtout pour les enfants. Parfois, on pulvérise aussi la maison avec des insecticides. Mais, ce n’est pas toujours suffisant, surtout quand il y a des coupures de courant et qu’on doit dormir les fenêtres ouvertes.
Monsieur Junior Mwamba, Coordonnateur ai du Service de Promotion de Développement : Actuellement, dans l’environnement, la grippe et le paludisme sont les deux pathologies qui reviennent les plus souvent. Mais, la grippe est beaucoup plus régulière ». Étant souvent, en mission dans les zones forestières, il souligne avoir plusieurs fois contracté le paludisme lors de ses missions : « Il m’arrive de faire du palu quand je suis ou reviens de ces zones à haut risque de paludisme. Je souffre souvent du palu une fois par mois ; ce qui fait que je connais très bien les symptômes du paludisme (les courbatures, les maux de tête, la fièvre...). On sait déjà comment on se sent quand on a le palu » .
Monsieur Junior souligne que pour se protéger, dans les milieux forestiers ,ils avaient recours aux feuilles des plantes qu’ils prenaient au petit déjeuner. C’est une méthode préventive, mais dès qu’il tombe malade, il se rend à l’hôpital. En famille à Kinshasa, ils font usage des moustiquaires, sauf pour lui.
« Les moustiquaires, c’est pour les enfants. Mais, moi je ne dors pas sous la moustiquaire. Mon organisme a déjà combattu des palus plus sévères dans les régions forestières. A Kinshasa, je ne souffre pas de palu », a-t-il déclaré.
Paludisme en bref
Selon l’organisation Mondiale de la santé, le paludisme est une maladie potentiellement mortelle qui est transmise à l’être humain par les piqûres de certains types de moustiques. Il sévit principalement dans les pays tropicaux. Il s’agit d’une maladie évitable, dont on ne peut guérir.
L’infection est causée par un parasite et ne se transmet pas d’une personne à l’autre.
Les symptômes peuvent être bénins ou engager le pronostic vital. Les symptômes bénins sont la fièvre, les frissons et les maux de tête. Les symptômes graves sont la fatigue, la confusion, les convulsions et des difficultés à respirer.
Les nourrissons, les enfants de moins de cinq ans, les femmes et filles enceintes, les voyageurs et les personnes vivant avec le VIH ou atteintes de sida courent un risque plus élevé d’infection grave.
Il est possible de prévenir le paludisme en évitant les piqûres de moustiques et en prenant des médicaments. Les traitements peuvent empêcher les cas bénins de s’aggraver.
MONGO Grace, MUSETE Nice et MIMBO Clotilde ( Stagiaires UCC)