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Edouard Makimba Milambo : « Les Congolais aspirent profondément à la paix »

Edouard Makimba Milambo : « Les Congolais aspirent profondément à la paix »

Belgique, le 22 avril 2025 (caritasdev.cd): La crise humanitaire dans l’est de la République Démocratique du Congo (RD Congo) s’est encore aggravée cette année. Lors de la prise des villes de Goma (Nord-Kivu) et Bukavu (Sud-Kivu), on estime que 7.000 personnes ont perdu la vie, selon les chiffres du gouvernement congolais. En Ituri, les violences armées ont coûté la vie à plus de 200 civils depuis janvier. « Nous aspirons à la paix”, confie le prêtre Edouard Makimba Milambo, secrétaire exécutif de Caritas Congo. “Les besoins humanitaires sont immenses. »

D’après une analyse de la Caritas Congo, environ 780.000 personnes ont dû fuir leur domicile en raison des violences dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu et de l’Ituri. Plus de 52.000 enfants sont privés d’école en raison de la fermeture ou de la destruction des établissements scolaires. Les aéroports de Goma et Bukavu restent fermés. Les banques ne fonctionnent plus dans les zones contrôlées par les rebelles du M23/AFC.

 

Edouard Makima christianCaritas Congo s’efforce de sensibiliser les Nations Unies, les institutions européennes, la Belgique et d’autres pays de l’Union européenne à la gravité de la situation en RD Congo. Dans le cadre de leur récent séjour en Europe, M. Makimba et M. Christian Nsangamina – coordinateur de l’aide d’urgence – ont eu l’occasion de porter leurs analyses et leurs messages auprès de nombreux dignitaires et représentants politiques à Genève et à Bruxelles.

Des besoins humanitaires urgents

« Le sort de la population civile est extrêmement préoccupant », affirme Edouard Makimba. « Les besoins sont énormes : nourriture, eau potable, abris, produits de première nécessité, protection et éducation. La majorité de la population vit de l’agriculture, il est donc crucial de leur fournir des outils agricoles et des semences. Nous demandons également un accompagnement pour relancer la vie sociale et économique. »

Selon lui, l’accès humanitaire reste très limité dans de nombreuses zones. La réouverture de l’aéroport de Goma permettrait de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire.

Caritas est restée sur place

Christian Nsangamina explique : « L’escalade de la crise a poussé de nombreuses ONG à partir, mais Caritas est restée. Nous sommes très présents localement, dans des villes comme Bukavu, Goma, Bunia, Mahagi, Kasongo, Butembo et Beni. Nos équipes ont continué à accompagner les populations, à les soutenir moralement. Nous avons évalué les besoins sur le terrain, dialogué avec nos partenaires internationaux, plaidé pour une prise de conscience de la crise, et mené des actions humanitaires ».
Il souligne aussi que de nombreux civils ont fui vers les provinces voisines comme le Tanganyika, le Maniema et la Tshopo. « Là-bas, ils cherchent à accéder à des terres agricoles, un besoin vital pour leur survie, ce qui risque de provoquer de nouveaux conflits. »

Appel d'urgence pour le Sud-Kivu

Caritas Congo a lancé un appel d’urgence pour récolter des fonds afin de venir en aide aux familles déplacées ou retournées dans le Nord et le Sud-Kivu. Ce budget servira à fournir de l’eau potable, des cliniques mobiles, de la nourriture, des biens essentiels et du matériel scolaire pour 20.000 ménages. “Nous espérons que nos partenaires contribueront au maximum et plaideront également auprès des gouvernements de leurs pays”, déclare Christian Nsangamina.

 

Avec Caritas International Belgique