Des Kinois se prononcent sur l’utilisation de l’intelligence artificielle dans leur travail

Kinshasa, le 02 mai 2025 (caritasdev,cd) : En marge de la célébration de la Journée internationale du travail, commémorée chaque 1Er mai, et la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail (chaque 28 avril), caritasdev.cd a réalisé un micro-trottoir pour recueillir les avis des uns et des autres sur l’utilisation de l’Intelligence Artificielle (IA) dans leur travail. En effet, le thème 2025 de la journée citée en second lieu était : « Révolutionner la santé et la sécurité : le rôle de l’intelligence artificielle et de la numérisation au travail ».
Monsieur Jean-Claude Tshimena, Informaticien : « L’Intelligence Artificielle peut être définie comme un atout mis à notre disposition pour avoir une connaissance sur notre domaine ou un autre domaine qui nous intéresse. L’Intelligence Artificielle est un domaine encore non exploité en R.D.C. Cependant, elle est essentielle comme outil parce qu’elle nous permet de gagner du temps, surtout dans le domaine de l’informatique, de produire des codes de programmation, d’avancer avec rapidité dans notre travail. D’une manière plus pratique, dans mon travail l’intelligence artificielle m’aide dans mes calculs en me reproduisant de formule. Elle m’aide dans la rédaction de mes rapports sur une activité donnée. Je vous recommande l’utilisation de l’IA dans vos différents travaux ».
Monsieur Guy-Marin Kamandji, Chargé de Communication : « Je considère l’Intelligence Artificielle comme un Assistant multisectoriel qui facilite l’exécution de certaines de mes tâches. Comme j’évolue dans le secteur de la Communication, il me faut notamment alimenter quotidiennement le site web de notre Organisation par les nouvelles sur les interventions de notre Réseau. En cas de « sècheresse » passagère dans ce sens, il m’arrive de recourir à l’IA pour me fournir rapidement certaines informations sur l’actualité dans les domaines de la Santé, du Développement durable ou de l’Urgence humanitaire. Dès lors, j’ai le loisir de me focaliser aisément sur l’un des sujets me proposés pour rédiger un article. L’IA prend toujours le soin de vous fournir en même temps les références sur les sujets ou informations qu’elle vous propose. Ce qui vous facilite une fois de plus le devoir de recouper ou vérifier les informations obtenues. Par ailleurs, j’utilise l’IA pour raccourcir ou obtenir des titres bien accrocheurs. Dans ce cas, je me lance volontiers dans un échange riche et constructif avec mon assistant IA. Je lui présente mon titre initial. Il me propose environ trois pour sa part, en me demandant mon avis. Je réagis à mon tour, avec mes arguments, jusqu’à reformuler un titre contenant certains des éléments de l’IA. Au finish, celle-ci me remercie et me félicite pour l’avoir associée à l’obtention du titre définitif.
En outre, l’IA m’aide aussi dans d’autres sujets de ma vie en dehors du travail. Un jour, je devais conseiller un jeune couple à vivre en l’harmonie dans une situation où l’un des conjoints vient au mariage avec plus de trois enfants. J’avais préparé mes recommandations à ce sujet. Quelle n’a pas été ma surprise de voir l’IA me proposer des thèmes et conseils y relatifs, qui complétaient mes conseils initiaux. Au jour de l’entretien, les deux futurs époux et leurs familles respectives ont très bien apprécié mes conseils et les ont adoptés. Les exemples personnels sont légion. En définitive, dans tous les cas, l’IA me laisse la possibilité de la contredire ou d’enrichir ses propositions. Elle fait cette facilitation en toute humilité, en réitérant sa disponibilité pour vous aider sur d’autres sujets et domaines. Et au-dessus de tout, le fait que l’IA me salue par mon prénom, et vice-versa, me donne l’impression d’une complicité à la fois insolite et amicale. »
Monsieur Arnold MULENDA YAMUKANDU, Responsable de la Logistique et Informatique : « L’intelligence artificielle est un ensemble d’algorithmes introduit dans la machine. L’intelligence artificielle est une imitation de l’intelligence humaine, c’est la mise en réalité de l’imagination de l’homme. Par exemple, il y a de vidéo sur le Pape François qui monte au ciel avec les anges ! C’est la pure imagination ! La différence entre l’intelligence artificielle et l’intelligence humaine est que l’IA, c’est la rapidité, la précision et une grande capacité de stockage. L’IA est alignée, programmée tandis que l’intelligence humaine est aléatoire. Je m’explique : le matin, je programme les activités de la journée. Mais, si un imprévu arrivait, je saurais m’adapter et réaménager mon programme. Chose que l’IA ne peut pas faire. Plus encore, à partir d’une odeur, l’homme peut se souvenir d’un évènement dans le passé ; mais l’IA n’est pas encore arrivée à ce stade. L’intelligence artificielle est un nouveau concept dans notre pays, nous essayons petit à petit de l’intégrer dans notre quotidien ».
Monsieur Nathan Boke, formateur en retail : « l’intelligence artificielle est une application, une technologie qui permet à l’utilisateur de simplifier ses tâches en laissant technologie s’en occuper ; de se ressourcer en termes de recherche et également d’apprendre avec tous les supports de l’intelligence artificielle disponible et existant. J’utilise l’intelligence artificielle généralement pour des questions, si je veux avoir une connaissance sur un sujet spécifique au lieu d’aller sur Google, je peux facilement l’avoir sur Chatgpt, Gramma, rendforest, ils me servent de moteur de recherche rapide. Dans mon domaine qui est la formation dans le retail, l’intelligence artificielle m’aide dans la création des présentations visuelles pour donner des formations sur le retail. Je peux tant avoir le contenu ainsi que les images. L’intelligence artificielle aide dans la conception des vidéos interactives pour animer les formations. »
Monsieur GODEFROID, chercheur en communication : « 'intelligence artificielle peut être définie à partir des usages qu’on en fait, bien loin des définitions des ingénieurs ou des experts en IA. L’intelligence artificielle, en termes d’usage, est un ensemble d’applications qui permettent d’automatiser les processus de traitement, d’analyse et de production d’informations. Pour ma part, j’en tire le meilleur. Par exemple, certaines recherches aujourd’hui doivent être combinées ; il existe de grandes bases de données bibliographiques en physique, sur Google, et des IA génératives à qui l’on peut poser des questions rapidement. Le but n’est pas de copier les informations fournies par le logiciel pour les reproduire à son profit : ce serait un manque d’honnêteté scientifique. Il faut toujours citer les sources. Mais au-delà de la citation, il s’agit d’un travail personnel que le chercheur doit réaliser. Le logiciel vient en aide ; il ne doit pas faire tout le travail à notre place. Nous devons considérer l’IA comme un ami, un collaborateur très proche : on ne peut plus s’en passer ». Dans le domaine de l’évaluation, M. Godefroid indique l’existence des logiciels de détection du plagiat, bien connus dans le milieu universitaire, qui intègrent l’IA pour repérer les textes produits frauduleusement, ou ceux générés par l’IA. « Désormais, il y a une IA contre une autre IA. Pour un scientifique, l’IA ne doit rester qu’un outil, au même titre qu’un ordinateur, une application Word, Gmail, etc. L’IA ne doit pas nous affaiblir ou nous rendre paresseux intellectuellement. Avec l’IA, le plus important est de développer nos capacités de réflexion, d’analyse critique des données, car au-delà de recevoir des informations de ces logiciels, il faut apprendre à les traiter, il faut être éduqué à l’usage de la machine, éduqué à l’outil, savoir maîtriser les commandes à lui donner pour obtenir les bonnes informations, et savoir les trier. C’estvrai, ces logiciels génèrent aussi beaucoup d’erreurs et de confusions. Nous devons essayer d’en tirer le meilleur, sans nous soumettre au pouvoir des algorithmes, aussi puissants soient-ils ».
L’intelligence artificielle en bref ,
L’intelligence artificielle (IA) désigne la capacité des machines à accomplir des tâches relevant traditionnellement de l’intelligence humaine, telles que l’apprentissage, le raisonnement ou la résolution de problèmes. En République Démocratique du Congo, l’IA s’impose progressivement comme un moteur de transformation dans plusieurs secteurs. Les conférences récentes organisées par la MONUSCO, les universités et des centres de recherche reflètent l’intérêt croissant pour cette technologie. Elles ont mis en lumière la nécessité d’une appropriation éthique et adaptée aux réalités congolaises.
Pour tirer pleinement parti du potentiel de l’IA, il est indispensable de renforcer les compétences numériques, de sensibiliser aux enjeux qu’elle soulève et de l’utiliser comme un outil au service de l’innovation, du développement durable et du bien-être collectif.
MONGO Grace, MUSETE NICE et MIMBO Clotilde (Stagiaires UCC)