Kinshasa : Caritas Congo Asbl et le Service de la Diaconie de l’Archidiocèse de Kinshasa visitent les sinistrés des inondations

Kinshasa, le 09 avril 2025 (caritasdev.cd) : A la suite des inondations qui affectent la ville province de Kinshasa depuis la nuit du vendredi au samedi derniers, une équipe de la Caritas Congo Asbl et du Service de la Diaconie diocésaine de l’Archidiocèse de Kinshasa, a effectué lundi 07 avril une descente dans les communes de Limete, N’Djili et Masina.
Cette descente sur terrain avait pour objectif de faire un état des lieux, évaluer l’ampleur des dégâts et identifier les besoins prioritaires des sinistrés des inondations causées par la pluie.
La visite de terrain a débuté au quartier Ndanu dans la Commune de Limete, où les eaux débordantes ont causé de graves dommages. La descente s’est poursuivie dans la commune de N’Djili/CECOMAF au quartier 9 et s’est clôturée dans la commune de Masina.
Des sinistrés désespérés expriment leurs besoins
Quelques sinistrés trouvés sur les lieux déplorent le fait qu’ils ne savent pas où passer la nuit. D’autres sont décidés de se délocaliser pour éviter les prochaines inondations. Ils demandent à cet effet aux Autorités et personnes de bonne volonté de les aider.
Au quartier Ndanu, l’équipe conjointe Caritas-Diaconie est tombée sur un corps sans vie qui trainait encore sur les lieux, en attendant qu’on vienne le récupérer pour la morgue.
Les personnes qui ont survécu à cette catastrophe naturelle sont maintenant confrontées à des conditions de vie très difficiles. Les besoins sont multiples. Les besoins des sinistrés s’expriment globalement en termes d’abris, vivres, eau potable, soins médicaux, y compris des articles ménagers essentiels, hygiène et assainissement, mais aussi des semences et des outils aratoires.
M. Tshimanga, agent de Caritas Congo Asbl, l’une des victimes de ces inondations raconte : « Ma femme et moi ’étions à l’hôpital pour des soins. C’est de là que nous avons reçu l’appel pour nous prévenir de la montée des eaux dans notre Quartier Ndanu, à la commune de Limete. En arrivant à la maison, l’eau avait déjà pénétré au salon. Le temps de chercher à mettre à l’abri nos biens, l’eau nous arrivait au genou. En ce moment-là, nous avons recouru à une méthode en vogue dans le quartier : utiliser un escalier pour s’abriter sur la toiture. C’est ainsi que, grâce à Dieu, nous avons pu nous échapper à la noyade. Nous avons passé deux nuits entières sur la toiture pour sauver nos vies. Mais, tous nos biens sont restés piégés dans la maison. Nos biens sont inutilisables., ».
« Il a plu dans la nuit du vendredi à samedi. Nous savons tous qu’après la pluie, l’eau coule et ne stagne pas. Mais, cette fois-ci, c’était la catastrophe. L’eau est entrée dans nos maisons jusqu’au niveau de la toiture. Nous avons perdu nos biens ; plusieurs personnes ont perdu la vie. Par ailleurs, des parents sont à la recherche de leurs enfants perdus durant la catastrophe. Nous n’avons rien à boire et à manger, ne sachant où passer la nuit », s’est exprimé M. Josué Tshimbalanga, un autre habitant du quartier Ndanu.
Madame Alice Ngalula, résidente dans la commune de Masina au quartier Abattoir, mère de 3 enfants dont un nourrisson, relate à son tour : « Il était 19 heures ; j’étais seule avec les enfants, sans électricité, quand je me suis rendue compte que nous étions inondés par les eaux de pluie. Tout s’est passé tellement vite que je n’ai pas pu récupérer quelque chose. Dans ma tête, je pensais juste comment sortir de cet endroit avec mes enfants. Dieu merci, nous sommes encore en vie, mais tout le quartier a subi d’énormes pertes en vies humaines et moyens de subsistance. Ma maison et toute la parcelle sont détruites. Je vis actuellement dans une concession proche de mon quartier, d’où nous nous retrouvons avec d’autres familles. Jusque-là, nous n’avons reçu aucune aide. Que les personnes de bonne volonté nous viennent en aide ; car nous sommes exposés à plusieurs maladies, surtout pour les enfants ».
Notons qu’au-delà des pertes des vies humaines et des dégâts matériels, dans la commune de N’djili/CECOMAF au quartier 9, la délégation a pu constater de ses propres yeux les conséquences désastreuses de cette catastrophe naturelle qui a détruit plusieurs hectares de champs. Il y a à craindre la rareté et ainsi la hausse de prix des légumes durant cette période.
Au regard de ce qui précède, la Caritas Congo Asbl et le Service de la Diaconie diocésaine de l’Archidiocèse de Kinshasa continuent de suivre de près cette situation et plaide auprès de bailleurs de fonds et personnes de bonne volonté pour une assistance humanitaire d’urgence.
Keren Lulu